Je n’ai jamais pensé que ça m’arriverait.
Je consommais depuis quelques mois, persuadé de “contrôler”, de “gérer comme tout le monde”. La cocaïne me donnait l’illusion de maîtriser, d’aller plus vite, de tenir plus longtemps. Jusqu’au moment où tout s’est retourné.
Cette nuit-là, après plusieurs prises, la peur est montée sans prévenir. Mon cœur battait si fort que je croyais qu’il allait lâcher. Chaque bruit dans la rue résonnait comme une menace. J’étais persuadé d’être suivi, observé, piégé. Les murs eux-mêmes semblaient me juger.
Impossible de distinguer ce qui relevait du réel ou de l’imaginaire : j’avais l’impression que le monde entier s’était ligué contre moi.
C’est ce qu’on appelle une psychose toxique. Je ne connaissais pas ce mot à l’époque. Pour moi, c’était juste la fin du monde, en direct, dans ma tête.
Je m’en suis sorti. Mais je suis resté avec une question qui m’obsède encore :
pourquoi n’avais-je jamais lu d’information claire sur ce risque ?
Depuis, j’ai compris que je n’étais pas le seul. Que ces épisodes existent, qu’ils sont connus, documentés, mais qu’on en parle trop peu — ou mal.
C’est pour ça que j’écris ici.
Pas pour raconter des “histoires de soirée”. Pas pour me mettre en avant. Mais pour témoigner, simplement, de ce que j’ai traversé et de ce que j’apprends. Parce que personne ne devrait vivre ce genre de bascule sans y être préparé.
Ce blog, ce sera ça : des récits honnêtes, sans glamour ni morale, mêlés à des informations de réduction des risques. Pour que les mots existent, pour que l’isolement soit moins lourd, et pour que peut-être, un jour, quelqu’un tombe sur ces lignes avant qu’il ne soit trop tard.
